dimanche, 25 août 2013
Cinéma : le grand spectacle contre-attaque
Article initialement paru sur RAGEMAG
La sortie de Pacific Rim de Guillermo del Toro, avec ses batailles de robots et de monstres à grands coups de sous-marin, nous a amené à nous poser une petite question : jusqu'où le cinéma hollywoodien contemporain est-il prêt à aller pour nous offrir du « grand spectacle » ?
Lors de leur promenade de santé à l'University of Southern California (U.S.C. - Université de Californie du Sud), université privée dont George Lucas et Steven Spielberg financent très généreusement le département cinéma, les deux gourous d'Hollywood ont eu des mots que d'aucuns ont interprété comme prophétiques quant à l'avenir du cinéma en salles. Steven Spielberg commence. Il prévoit trois ou quatre flops successifs de ces films au budget faramineux, événement susceptible de chambouler durablement l'industrie hollywoodienne. George Lucas conclut. Pour lui, aller au cinéma coûtera aussi cher qu'une place de concert aux premières loges, qu'un match de football américain ou qu'une location pour une comédie musicale : entre 50 et 150 dollars. Les films seront projetés dans d'immenses auditoriums ultra-équipés avec les dernières technologies disponibles (pêle-mêle, 3D-relief, ultra-haute définition, projecteurs diffusant des œuvres à 48 voire 60 images par seconde, écrans IMAX...) et resteront un an à l'affiche. Et surtout, ils seront spectaculaires.
Deux hommes capables de monter des projets dantesques sur leur simple nom (les films qu'ils ont réalisés – on ne compte donc pas Star Wars V et VI pour Lucas – ont rapporté plus de 5,8 milliards de dollars dans le monde) qui tirent (presque) la sonnette d'alarme. Non pas pour annoncer un désastre – tout cinéaste qu'ils sont, ce sont aussi des businessmen capables de s'adapter aux règles du marché – mais pour décrypter le vent du changement. En effet, derrière les phrases choc, on retiendra le constat. Hollywood produit, à grands coups de centaines de millions de dollars, de plus en plus de remakes (Total Recall, récemment), de suites (Iron Man 3), de prequels (Monstres Academy), de reboots (The Amazing Spider-Man) ou encore de suites de remakes (The Hills Have Eyes II) ou de suites de reboots (The Dark Knight) et des adaptations de comics. Très souvent, le budget de production des films atteint les neuf chiffres. Et lorsque l'un d'eux se plante, l'addition est salée. Le flop de Battleship, « touché-coulé avec Rihanna » en gros, a coûté 150 millions de dollars à Universal Pictures.
Pourtant, la tendance continue, et les studios auraient tort de se priver. En 2012, The Avengers, un film qui a coûté près de 300 millions de dollars, en a rapporté 1,8 milliards à travers le monde (sans compter les produits dérivés, licences et autres réjouissances). Cette année, Iron Man 3 tutoie les scores de son prédécesseur. Les succès rachètent les échecs, et permettent aux producteurs de gagner du temps.
Et de toujours proposer encore plus d'effets spéciaux, de relief et de destructions massives. Dans un marché qui voit désormais la télévision câblée et gratuite, les pure-players de l'Internet et les sites de téléchargement en tout genre proposer un catalogue infini de contenus de qualité, le cinéma, un vieux réflexe, surenchérit dans le spectaculaire. Le langage marketing a même définitivement lié « expérience de la salle de cinéma » avec « prouesses techniques », en accumulant sur les affiches de poussifs « événement » ou « 3-D hallucinante ». Les liens entre le grand-spectacle et le Septième Art existent bien. Uniquement pour le pire ? Retour sur ce qui fait d'un certain type de cinéma un réceptacle pour les excès les plus fous.
Attraction et technologie
Si le cinéma est autant associé à l'idée de divertissement ou de grand-spectacle, c'est parce que dès les débuts du médium, l'intérêt des faiseurs, c'est de faire frémir les foules. La décomposition des mouvements du cheval ou d'un marcheur, l'une des premières expériences qui correspond à la préhistoire du cinéma, laisse la place à La sortie des usines Lumière à Lyonet L'arrivée d'un train en gare de la Ciotat. Si on sait désormais que la légende du public effrayé par le train leur fonçant dessus est exagérée (pour ne pas dire fausse), on constate tout de même une volonté de grandeur dans ces deux films. En capturant un mouvement de foule et, dans un angle pensé pour le spectacle, l'arrivée d'une locomotive, les frères Lumière recherche ce que Tom Gunning, historien du cinéma et spécialiste des premiers âges du Septième Art, appelle le « cinéma de l'attraction ». En concentrant leur attention sur les effets de leur travail sur le regard du spectateur, les frères Lumière souhaitaient en mettre « plein la vue ». Ce cinéma non-narratif, quasi-sensoriel, met le spectacle au cœur du dispositif cinématographique, à la manière d'une attraction de fête foraine qui procure des frissons à moindre coût. Le merveilleux de Méliès suit aussi cette piste, selon Gunning, et le Français met au service du spectaculaire ses talents de magicien de l'image.
Dans les années 1920-1930, la volonté de grandiose se retrouve aussi dans l'architecture des salles de cinéma. C'est à cette époque que les premiers movie palaces se construisent à travers l'Europe et les États-Unis. Accueillant des centaines de personnes dans leurs murs, ces cinémas d'un nouveau genre remplacent les vieilles salles décrépites, et offrent luxe, confort et grooms. Ouvert le 11 janvier 1933, le Radio City Hall de New-York peut accueillir près de 6 000 personnes dans sa grande salle, dédiée au cinéma, à l'opéra et aux comédies musicales – le bâtiment ne projette plus de films aujourd'hui. Los Angeles voit pousser le Grauman Chinese Theater, toujours debout, et l'Egyptian, qui loge désormais la cinémathèque de la ville. Les références culturelles exotiques donnent un cachet particulier à ces grandes salles, destinées à transporter les spectateurs dans un nouveau monde pour deux ou trois heures de films. Fréquentées par la riche bourgeoisie qui occupait encore les centre-villes avant la Grande Dépression, ces salles faisaient partie intégrante de l'expérience cinématographique. Des années plus tard, l'émergence des multiplexes au plus près des banlieues cossues suivra ce modèle, en accentuant les prouesses technologiques (sièges de stade, écran panoramique, son fidèle, etc.), au grand dam de la décoration, cantonnée à un triste gris et à des lignes désespérément raides.
Mais qu'importe, le home-cinema peut recréer chez vous l'ambiance d'une véritable salle ! La popularisation des systèmes Dolby Digital 5.1 et de la Haute-Définition a permis aux vendeurs de DVD et de Blu-Ray de promettre une expérience à la maison aussi époustouflante qu'en salle. La surenchère récente pour pousser à l'achat de téléviseur en 3D-relief, en attendant la 4K (une définition 4 fois supérieure à notre HD actuelle), montre surtout que le marché de la salle et de la consommation de contenus à la maison avance main dans la main. Le souci des constructeurs étaient d'assurer aux consommateurs une profusion de contenus 3D visibles chez soi. Et ils s'appuyaient sur la nouvelle vague de films en relief pour convaincre les clients, avec l'exemple ultime : Avatar. Malgré ces efforts, les chiffres ne sont pas au rendez-vous, et si on prévoit une poussée des ventes dans les années à venir, la raison est simple : tous les téléviseurs seront équipés de la technologie 3D.
20:30 Publié dans Cinéma | Tags : ragemag, cinéma, 3d, 4k, al johnson, alfred hitchcock, christopher nolan, cinemascope, effets spéciaux, egyptian theater, elia kazan, fifa 13, francis ford coppola, frères lumières, george lucas, grand spectacle, grauman chinese, guillermo del toro, guy debord, hayao miyazaki, hfr, imax, l.a. noire, la tunique, les aventures de robin des bois, man of steel, méliès, michael cimino, movie palaces, nicholas ray, pacifc rim, powell et pressburger, radio city hall, steven spielberg, technicolor, the jazz singer, vitaphone, benoit marchisio, sylvain metafiot | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 18 août 2013
Solange Bied-Charreton : « L'individu contemporain est un enfant gâté insupportable. »
Article initialement paru sur RAGEMAG
Dans son premier roman, Solange Bied-Charreton fait un compte-rendu acide de l’inconsistance d’une génération post-moderne qu’elle juge composée d’individus gâtés, égocentriques et insupportables, éblouissant d’une lumière noire les illusions de cette société désœuvrée et narcissique. Une auteur qui semble faire sienne l'exigence nietzschéenne de « Vaincre son temps et donc de soutenir le plus rude combat avec ce par quoi [elle] est l'enfant de son temps ».
Enjoy brosse le portrait de Charles, jeune bourgeois calquant son existence par rapport au réseau social ShowYou, un mélange entre Facebook et YouTube. Pour vous, exister socialement, est-ce désormais exister sur Internet ?
Non, je ne pense pas. Mais je possède et maintiens mes comptes Facebook et Twitter pour des questions professionnelles. Je fais de ces réseaux sociaux un usage de promotion, de manière complètement cynique. J’ai parfois la tentation de supprimer mon compte Facebook mais quand je vois ma liste d’amis, je fais marche arrière en me disant que c’est tout de même utile pour diffuser des liens. Cela dit, il y a très peu de données sur ma vie privée. J’ai écrit Enjoy parce que j’ai commencé à avoir cette envie de faire disparaître ma vie intime sur Internet. J’étais effarée de voir les autres étaler leurs photos de vacances, leur vie de famille, leur vie amicale, etc. et j’y ai puisé une source romanesque incroyable. Il fallait que j’écrive là-dessus. Le roman doit rendre compte de la réalité, c’est un compte-rendu sociologique. Il se doit de soulever le problème de la modernité. Il faut écrire dessus. Il faut dire le rien, dire qu’il ne se passe rien.
Une tâche ô combien difficile, d’écrire sur le rien.
Il faut procéder par élimination, se poser la question mallarméenne de la poésie de l’objet. Étudier ce que l’objet veut dire : telle fille est rentrée chez elle, a allumé son ordinateur, a regardé une photo de ceci ou une vidéo de cela, voilà ce qui sert de matériau à la construction de mon roman. C’est une histoire qui est basée sur l’observation de l’inconsistance. Cela me fait d’ailleurs plaisir d’en parler très librement parce qu’une des raisons pour lesquelles ce livre s’est vendu est que les gens ont cru que c’était un roman branché, notamment à cause de certains mots-clés associés : génération Y, réseau social, etc. Ces deux mots-clés ont fait en sorte qu’une certaine partie de la population s’est totalement détournée de ce livre, croyant que je faisais l’apologie de cette génération branchée.
Votre roman fut mal compris avant même d’être lu ?
Oui, mais j’ai beaucoup joué sur l’argumentaire de promotion. Je me souviens d’un reportage sur France 3 sur la génération Y où le présentateur n’avait, bien évidemment, pas lu l’ouvrage, ce qui explique la méprise médiatique suscitée à sa sortie. À la limite on s’en fout… Non seulement les journalistes télé ne lisent pas les livres, mais ils ne lisent même pas les résumés que les éditeurs leur envoient. Ils s’en foutent royalement.
On songe à Olivier Pourriol, ex-chroniqueur littéraire du Grand Journal de Canal+, à qui l’on conseillait de lire la première, la 100e et la dernière page d’un livre pour en parler et qui avait l’interdiction de citer des auteurs morts.
Autant avant je me méfiais des gens qui ne lisaient que des auteurs morts, autant aujourd’hui je lis très peu de littérature contemporaine. Les auteurs actuels ne me semblent pas vivants. Ce qui m’inspire c’est le réel. Et mes références sont Gustave Flaubert et Georges Perec. Les deux premiers livres de Perec surtout, l’Oulipo beaucoup moins, ce jeu sur la langue m’emmerde. Très peu d’écrivains contemporains comptent pour moi parce qu’il y en a trop. J’attends qu’ils meurent pour les lire.
Lesquels voudriez-vous voir mourir pour pouvoir enfin les lire ?
Comme je vous l’ai dit, je lis des auteurs morts, et pour certains autres de ma connaissance j’adorerais qu’ils soient morts et ne les avoir jamais lus. À part peut-être Michel Houellebecq, mais c’est une découverte assez récente. En réalité je n’aime pas les vivants.
Un des personnages de votre roman, Anne-Laure, affirme d’ailleurs qu’« être mort [est] un gage de qualité. »
Oui, elle ressemble à ce que j’étais quand j’avais vingt ans, en forçant certains traits. Elle est un peu paumée et caricaturale. Je voulais raconter le vide mais j’ai de la tendresse pour certains de mes personnages. Ce qui n’est pas le cas de mon prochain roman…
18:33 Publié dans Actualité | Tags : solange bied-charreton, l'individu contemporain, enfant gâté, insupportable, entretien, ragemag, littérature, enjoy, poésie, sylvain métafiot, art contemporain, autofiction, bonbon, critique, encyclopédie des nuisances, ennui, époque, facebook, fluo, génération y, georges orwell, georges perec, gustave flaubert, homo festivus, interview, jaime semprun, michel houellebecq, nouveau roman, philippe muray, rien, rose, showyou, société, spectacle, spectatrice, vide, morgan sportès, stéphanie says, velvet underground, causeur, narcisse | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 22 juillet 2013
Augures d'innocence
« Voir le monde en un grain de sable,
Un ciel en une fleur des champs,
Retenir l’infini dans la paume des mains
Et l’éternité dans une heure.
Rouge-gorge mis en cage,
Voilà tout le ciel en rage.
Un colombier plein de colombes et de ramiers
Fait frissonner l’enfer en tous ses ateliers.
Un chien qui meurt au seuil de la maison du maître
Prononce que l’Etat bientôt va disparaître.
Cheval frappé sur le chemin
Réclame du sang humain.
A chaque cri plaintif du lièvre que l’on chasse
C’est un fil de la cervelle qui casse.
Alouette à l’aile blessée
Un chérubin cesse de chanter.
Le coq dressé pour le combat,
Fait du soleil levant l’effroi.
Tout hurlement de loup, de lion sur la terre
Réveille une âme et la retire hors de l’enfer.
Le cerf errant par les taillis
Tient l’âme humaine hors du souci.
L’agneau prétexte du pêché
Pardonne au couteau du boucher.
Chauve-souris volant lorsque tombe le soir
Fuit l’esprit de celui qui n’a pas voulu croire.
La chouette, dans la nuit, en appelant
Dit la frayeur des mécréants.
As-tu blessé le roitelet ?
Hommes ne t’aimeront jamais.
Qui a mis le bœuf en courroux
De femme n’aura les yeux doux.
L’enfant cruel qui tue la mouche,
L’araignée lui sera farouche.
Qui tourmente du hanneton l’esprit
Tisse une charmille en fin de nuit.
La chenille sur la feuille
Redit de ta mère le deuil.
Ne tue papillon ni phalène
Crainte qu’à Jugement ne viennes.
Qui pour la guerre un cheval dressera
Barre du Pôle jamais ne passera.
Le chien du mendiant, le chat de la veuve,
Nourris-les, tu feras peau neuve.
La mouche qui, chantant l’été, bourdonne
La calomnie vous l’empoisonne.
Poison de vipère et d’orvet
Sous le pas d’Envie il se fait.
Le poison tueur de l’abeille,
L’artiste jaloux le réveille
Les vêtements royaux, les hardes du mendiant
Prolifèrent dans le bagage de l’avare.
Vérité dite à fin méchante
Bat tout mensonge que tu inventes.
Il est bien qu’ainsi tout se fonde :
Pour joie et peine homme fut fait,
Et quand nous savons bien que c’est,
Nous allons saufs de par le monde.
Joie et peine en fin tissage
Habit pour l’Ame divin,
Sous chaque dol et chagrin
Court un fil de soie et de joie.
Plus est l’enfant que son maillot
Chez l’homme, par monts et par vaux.
On fait l’outil, naissent nos mains,
Un fermier comprend ça très bien.
Chaque larme d’un œil tombé
Devient un enfant dans l’éternité
Le recueillent des femmes claires
Et le rendent à sa lumière.
Qu’il aboie ou mugisse ou rugisse ou qu’il bêle,
C’est le Flot qui vient battre le rivage du ciel.
L’enfant criant sous le bâton
Inscrit vengeance chez Pluton.
Les loques de pauvre qui flottent au vent
Disloquent les cieux à chaque moment.
Soldat qui prend l’épée et le fusil,
Pour le soleil de l’été paralysie.
Le sou du pauvre a plus de prix
Que tout l’or des côtes d’Afrique.
Pris des mains du travailleur un seul liard
Achète et vend les terres de l’avare ;
Mais si le vol est d’en haut garanti,
Il vendra et achètera tout ce pays.
Qui rit de la foi d’un enfant
Sera moqué, vieillard, mourant.
Qui enseigne à l’enfant le doute
Hors du tombeau pourri ne trouvera sa route.
Qui respecte la foi de l’enfant,
D’enfer et de mort sera triomphant.
L’enfant a ses jouets, le vieillard sa raisons,
Ce sont les fruits des deux saisons.
Le questionneur assis, avec l’air si malin,
Ignorera quelle est la réponse, sans fin.
Qui répond au doute bavard
Souffle la lumière du savoir.
Le plus fort poison jamais essayé
Vient de César et sa couronne de laurier.
Rien ne défait l’humaine nature
Si bien que le fer des armures.
Quand d’or et de joyaux la charrue s’ornera
L’envie devant les arts de paix s’inclinera.
Enigme, ou chant du grillon
Est au doute un bon répons.
Un pouce pour la fourmi, c’est pour l’aigle une lieue,
Ca prête à rire au philosophe boiteux.
Qui va doutant de ce qu’il voit
Ne croira en ce que tu fais, quoi que ce soit.
Soleil et lune, s’ils entraient jamais en doute,
Ils sortiraient aussitôt de leur route.
En passion tu peux bien faire,
Passion en toi, elle te perd.
Sous licence d’Etat le joueur, la putain,
Pour cette nation bâtissent un destin.
Le cri des filles, de seuil en seuil,
A la vieille Angleterre va tisser son linceul.
Hurrahs et jurons de qui gagne ou perd
Conduisent les funérailles de l’Angleterre.
Chaque soir, chaque matin,
Tels naissent pour le chagrin.
Chaque matin, chaque soir,
Tels pour délices d’espoir.
Tels naissent pour les délices,
Tels pour nuit qui ne finisse.
Un mensonge tu peux le croire
Tant que tu ne vois pas plus loin que ton regard.
Qui naquit une nuit, pour périr une nuit
Quand aux rayons du Jour l’âme était endormie.
Dieu apparaît, Dieu est lumière
Aux âmes ayant en la nuit repaire,
Mais il montre une forme d’homme
A ceux qui dans le Jour ont leur royaume. »
William Blake, in Chansons et mythes : poèmes choisis
Sylvain Métafiot
14:56 Publié dans Littérature | Tags : william blake, ulver, poésie, enfer, peinture, romantisme, les 24 vieillards jettent leurs couronnes devant le trône divin, méditation parmi les tombes, diable, ciel, chansons, mythes, sylvain métafiot, dieu, lumière, pluton, âme, divin, augures d'innocence, infini | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 04 juillet 2013
« Lyon n’est pas qu’une ville vitrine » : Interview d’Emeline Baume
Le CLIC accueille Émeline Baume, co-tête de liste avec Étienne Tête des écologistes pour les municipales 2014 à Lyon.
Cet entretien a été effectué par Sylvain Métafiot (Forum de Lyon, Mankpad’ere), Jean-Philippe Bonan (Sens Public, Forum de Lyon) et Charlotte Bonnet (Pourparlers). La réalisation radio a été supervidé par Patrice Berger (Radio Puriel).
Vous pouvez écouter l’intégralité de l’entretien ici
03:42 Publié dans Actualité | Tags : 2014, click, crèche, culture, écologie, eelv, élection, Émeline baume, environnement, etienne tête, gouvernance, grands travaux, institutions sportives, lyon, lyon bondy blog, métropole, municipales, ol land, opéra, paysage, petite enfance, politique, santé, sécurité, un nouveau souffle, verts, vitrine, vote, sylvain métafiot, forum de lyon, société | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 29 juin 2013
« Je préconise la prospérité sans croissance » : Interview de Bruno Charles
Après Pierre Hémon et Étienne Tête, le CLIC 2014 recevait Bruno Charles troisième et dernier candidat homme à la candidature EELV pour les municipales 2014 à Lyon, vice président au grand Lyon et adjoint dans le 7eme arrondissement de Lyon.
Pour l’interroger, Sylvain Métafiot de Forum de Lyon et de Mankpad’ere, Jean-Philippe Bonan de Sens Public et de Forum de Lyon, Charlotte Bonnet de Pourparlers et Patrice Berger de Radio Puriel.
Vous pouvez écouter l’entretien en intégralité ici.
19:25 Publié dans Actualité | Tags : 2014, bruno charles, click, crèches, décroissance, eelv, élection, forum de lyon, grand lyon, internet, interview, leader, lyon, ma pause café, municipales, politique, radio plurielle, sécurité, transition écologique, verts, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 26 juin 2013
« Il y a nécessité de redonner de l’espoir à Lyon » Interview d’Etienne Tête
Après Pierre Hémon le CLIC accueille Étienne Tête candidat à la candidature EELV pour les municipales 2014 à Lyon.
Pour l’interroger, Sebastien Gonzalves du Lyon Bondy blog, Sylvain Métafiot de Forum de Lyon et de Mankpad’ere, Jean-Philippe Bonan de Sens Public et de Forum de Lyon et Patrice Berger de radio Puriel.
Vous pouvez écouter l’intégralité de l’entretien ici
18:40 Publié dans Actualité | Tags : 2014, clic, crèche, culture, écologie, économie, eelv, entreprise, etienne tête, gerard collomb, gouvernance, interview, lyon, lyon bondy blog, maire, métropole, municipales, politique, sécurité, société, verts, violence, sylvain métafiot, forum de lyon | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 18 juin 2013
Inéluctable fatuité
« Un homme épouvantable entre et se regarde dans la glace.
- Pourquoi vous regardez-vous au miroir, puisque vous ne pouvez vous y voir qu'avec déplaisir ?
L'homme épouvantable me répond : - Monsieur, d'après les immortels principes de 89, tous les hommes sont égaux en droits ; donc je possède le droit de me mirer ; avec plaisir ou déplaisir, cela ne regarde que ma conscience.
Au nom du bon sens, j'avais sans doute raison ; mais, au point de vue de la loi, il n'avait pas tort. »
Charles Baudelaire, « Le Miroir », Le Spleen de Paris
Sylvain Métafiot
18:54 Publié dans Littérature | Tags : inéluctable fatuité, sylvain métafiot, charles baudelaire, le miroir, le spleen de paris, homme épouvantable, révolution, 1789, droits de l'homme, loi, bon sens, poésie, prose | Lien permanent | Commentaires (1)
mercredi, 12 juin 2013
Secte & cinéma : les illuminés des salles obscures
Article initialement paru sur RAGEMAG
La sortie de The Master en DVD a réveillé en nous le désir de léviter en pyjamas roses, couronnés de fleurs, purifiés par les larmes cristallines de notre rédacteur gourou en chef lors d'une cérémonie chamanique où nous répéterions en boucle des "Hare Krishna" en agitant des clochettes. Toi aussi tu veux baiser le cul du démon avant de lui offrir ta femme, ta fille et ta mère ? Choisis la Voie du Grand Ecran et rejoins les élus.
Chômage en hausse, violences scolaires, corruption politique, déforestation sauvage, guerre au Mali, attentats terroristes, conflit au Haut-Karabagh, meurtres d’enfants, augmentation du SIDA, nouvel album de Zaz, etc. Notre monde va mal, difficile de le nier.
Il n’est guère étonnant de voir les sectes en tous genres prospérer sur cette société anxiogène en proposant de soigner de la maladie de vivre. Privé de repères, souffrant de solitude, subissant la pauvreté ou la violence sociale, l’individu égaré est la cible favorite des gourous pervers qui offrent une grille de lecture simplifiée du monde. Le dogmatisme sectaire ne pouvait qu’intéresser le cinéma : le cloisonnement dans une contre-culture autarcique et la négation de la complexité du monde constituent des thèmes riches pour un art ancré dans la réalité, aussi inconfortable soit-elle.
Manipulation mégalomaniaque
Toute secte est liée à un gourou (ou presque : Landmark Education, par exemple). L’illuminé en chef sait comment appâter les faibles d’esprits. Patrick, le gourou de Martha Marcy May Marlene, a tout du hippie à la cool, travailleur des champs et chanteur folk, il séduit et embobine facilement les jeunes gens ayant fui leurs parents et leur condition sociale à la recherche d’une famille de substitution.
La communauté du film fait directement écho à « La Famille », la secte de Charles Manson fondée dans les années 1960 : l’organisation incarne la mère qui réconforte tandis que le gourou représente le père, c’est-à-dire la loi et l’autorité. Foncièrement pervers, le gourou fait de l’adepte un moyen dans le but de renforcer son système totalitaire. L’emprise sur le groupe passe par des rapports de dépendance et de sujétion. Patrick ou Lancaster Dodd procèdent de la même manière : ils désarment leurs victimes, les tiennent par la culpabilité, les caressent et les torturent sans raison. Repérant avec talent les failles et les faiblesses psychologiques de leurs victimes, ils exploitent jusqu’à l’os leurs blessures intimes, leur malaise et leur manque de liens affectifs pour en faire leur jouet manipulable à merci.
Un jouet sexuel notamment. Le gourou a un appétit sexuel à satisfaire, voyez-vous, et le génie de ces braves hommes est de convaincre que le viol est un idéal. C’est qu’ils doivent prendre des forces pour développer leurs pouvoirs extraordinaires faisant passer Chuck Norris pour un tétraplégique autiste : Shoko Asahara passait à travers les murs et méditait six heures sous l’eau, Sri Chinmoy a peint 100 000 tableaux, écrit 750 livres, rédigé 17 000 poèmes et faisait léviter des éléphants, Moon a rencontré Jésus et Ron Hubbard s’est rendu deux fois au paradis.
22:42 Publié dans Cinéma | Tags : ben wheatley, charles manson, chromosome 3, cinema, david cronenberg, david lynch, délire, eyes wide shut, folie, horreur, illuminé, indiana jones et le temple maudit, john carpenter, kill list, le locataire, manipulation, méditation transcendentale, paranoïa, prince des ténèbres, répulsion, robin hardy, roman polanski, ron hubbard, rosemary's baby, salles obscures, scientologie, secte, south park, stanley kubrick, steven spielberg, sylvain métafiot, terreur, the brood, the master, the wicker man, touristes, ragemag | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 29 mai 2013
« Le mandat de maire est le plus beau des mandats » : Interview de Michel Havard
Dernier entretien pour les primaires UMP des municipales lyonnaises dans le cadre de notre cycle « CLIC pour 2014 » : Michel Havard, président du groupe municipal d'opposition « Ensemble pour Lyon » depuis 2008, candidat aux primaires lyonnaises de l’UMP, était notre invitée le 23 mai 2013 dans les locaux du Lyon Bondy Blog.
Pour l’interroger, l’équipe du CLIC était composée de Sébastien Gonzalvez et Naïma Aroussi du Lyon Bondy blog, de Pierre Gerbeaud de Free-Landz et de Jean-Philippe Bonan de Sens Public et de Forum de Lyon. A la technique : Patrice Berger de Radio Pluriel.
Ecoutez l'entretien en intégralité ici.
12:06 Publié dans Actualité | Tags : ump, michel havard, primaires, lyon, forum de lyon, jean-philippe bonan, marion carette, lyon bondy blog, écologie, vidéosurveillance, sécurité, chômage, politique, sylvain métafiot, médias citoyens, collectif, communication, gérard collomb, rhône, métro, crèches, transports, grands travaux, fn, mariage homosexuel | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 28 mai 2013
« Collomb est dans la communication et pas dans l’action » : Interview de Nora Berra
Quatrième entretien de notre cycle « CLIC pour 2014 » : Nora Berra, députée européenne, ancienne Secrétaire d’État chargée des Aînés, puis Secrétaire d’État chargée de la Santé dans le gouvernement Fillon est candidate aux primaires lyonnaises de l’UMP. Elle était notre invitée le 17 mai 2013 dans les locaux du Lyon Bondy Blog.
Pour l’interroger, l’équipe du CLIC était composée de Sébastien Gonzalvez et Marion Carette du Lyon Bondy blog, de Sylvain Métafiot de Forum de Lyon et de Mankpad’ere, de Pierre Gerbeaud de Free-Landz et de Jean-Philippe Bonan de Sens Public et de Forum de Lyon. A la technique : Patrice Berger de Radio Pluriel.
Vous pouvez écouter l’intégralité de l’entretien ici
00:03 Publié dans Actualité | Tags : clic 2014, collectif, communication, élections, forum de lyon, gerard collomb, impôts, interview, jean-philippe bonan, lyon, lyon bondy blog, lyon metropole, municipales, nora berra, petite enfance, primaires, sécurité, sylvain métafiot, transports, ump, vidéosurveillance, médias citoyens | Lien permanent | Commentaires (0)